Monti souhaite t-il faire sourire Merkel ?
Publié le 2 Juin 2012
Les eurobonds deviendront une réalité
Les provocations s'enchaînent envers le pays d'Outre Rhin. Après la déclaration de François Hollande sur les "euro-dettes" et leur contribution à la croissance, le président du conseil italien suit le mouvement. Interviewé par le journal grec ce samedi 2 juin, Mario Monti n'hésite pas à s'opposer à la position ferme d'Angela Merkel sur les euros-obligations. Il estime que les eurobonds deviendront une réalité et qu'ils seraient " un effort pour reconstruire l'UEM " (l'Union Économique et Monétaire).
Le pays d'Outre Rhin reste toujours hostile à cette mesure pour les raisons que j'ai tenté d'évoquer dans mon billet (Weidmann, si pessimiste ?) et selon leur ministre des affaires étrangère G. Westerwelle, ceci ne ferait qu'alourdir la dette (celle de qui exactement?). De plus, le chef de la diplomatie allemande évoque le fait qu'on ne peut générer de la croissance sur de nouvelles dettes. En bref, ils ont l'air d'être contre une croissance à crédit. (Où est le rapport ?).
C'est Nicht, aber ...
Lors du dernier sommet informel, la Chancelière allemande est restée sur le Nicht ainsi que le président de la Bundesbank J. Weidmann avec sa phrase culte "Croire que les eurobonds résoudront la crise est une illusion". Par contre le pays reste ouvert à des Project Bonds (oui, encore un nouveau mot) qui financeraient des projets d'investissement via BEI ( Banque Européenne d'Investissement ). Bah oui voyons tant que ça ne va pas à l'encontre de leurs intérêts c'est Ja !
Ce projet à l'air de susciter beaucoup d'envieux tels que la Commission européenne, Christine LAGARDE qui pense que ce serait bénéfique pour l'Europe (pour une fois qu'elle ne s'exprime pas pour dire des âneries) , l'OCDE et de nombreux États européens. On pense voir facilement quel État se trouve marginalisé face à une mesure qui pourrait être une grande approche démocratique, fédérale et qui pourrait également, à long terme, dire Lebewohl à la crise de la dette !
Un peu d'histoire pour finir ...
Si une mutualisation semble être inacceptable vaut mieux ne pas rappeler les solutions apportées aux crises de la dette dans l'histoire. Mais je vous en rappelle une à titre d'exemple ; Saviez-vous que les dirigeants de la Mésopotamie (oui ça remonte mais l'idée reste universelle) qui voyaient leur population en incapacité de rembourser leurs dettes considéraient que ces dernières devenaient des esclaves de la dette ? Comme cette situation provoquait l'apparition de nombreux troubles sociaux, les dirigeants effaçaient des tablettes sur lesquelles les dettes étaient inscrites pour rétablir la stabilité sociale...
Bref,
Redescendons sur la planète néo-libérale car en attendant il y a des marchés à apaiser, l'avenir de la Grèce en jeu, des systèmes bancaire à nourrir, une monnaie à sauvegarder. Bref, du trop peu trop tard pour éviter la "désintégration" ...