Quand les chiffres se rebellent

Publié le 1 Avril 2013

      Il n'y a décidément pas que le temps - qui s'offre enfin à moi - qui avait décidé de se rebeller. L'actualité économique, financière et politique de ces dernières semaines ne laissent nullement à penser que la crise toucherait bientôt à sa fin ; bien au contraire aurions-nous envie d'ajouter. Par où débuter ? Il faut dire que tous les coins de la région européenne ont été victime de quelques secousses faisant plus ou moins de dégâts.

 

Marché du travail

 

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 source: metrofrance     

 

     Commençons par garder les pieds dans l'hexagone avec le chiffre du déficit public assez inquiétant pour l'avenir. En effet, initialement prévu à 4,5 % du PIB, le déficit français aurait finalement atteint 4,8 % en 2012. Hormis la recapitalisation de Dexia et la réévaluation des chiffres du déficit deux années plus tôt qui ont fait tendre les chiffres vers le haut, la France pourrait se retrouver face à de réelles difficultés notamment face à la Commission Européenne pour qu'elle puisse bénéficier d'une année supplémentaire afin qu'elle s'assujettisse à ses exigences. Nous ne dirons jamais assez : " Dater, c'est se mettre volontairement la corde au cou ". Enfin, nous en reparlerons lorsque le futur déficit 2012 sera à son tour réévalué à la hausse et qu'un délais s'avérera plus que nécessaire !

      Sur le marché du travail français, sans vouloir paraître pessimiste, il n'y a rien de rose à mettre en évidence si ce n'est que le suspens des futures mesures visant à inverser la courbe du chômage. En parlant de ce dernier, les records semblent s'accumuler tous les mois avec un nombre qui souhaite tant bien que mal atteindre celui de 1997 – 3 195 000 chômeurs, on y est presque – Les chômeurs inquiètentent certes, mais semblent rendre notre Président de la République toujours plus déterminé à faire tendre les taux à la baisse d'ici la fin de l'année. Reste à voir ce que l'aspect politique pourra apporter de positif à l'avenir, essayons d'être optimiste. Vous me diriez qu'il vaut mieux opter pour de la détermination plutôt que pour le " on aura tout essayé " ;-) Côté firmes, l'ambiance demeure toujours aussi morose avec d'une part, une diminution des crédits qui leur sont octroyés et d'autre part la fameuse taxation à 75 % qui devrait bientôt – d'après les récentes informations – leur tomber dessus. Attention à ne pas instaurer une politique qui aurait pour objectif – volontaire ou pas – la dés-incitation à l'entreprenariat car il est peut-être bête mais essentiel de rappeler que les entreprises – PME – participent activement à la création de richesse ... Comptons sur Laurence Parisot pour veiller sur nos entreprises avant cet été ... ou pas.

 

Marché bancaire

 

      Décollons pour Chypre, l'épicentre. Beaucoup d'experts – ou pas d'ailleurs - avaient anticipé ce qui est finalement arrivés aux chypriotes. On disait que la part du PIB de Chypre représentait une petite part du PIB européen tout comme la somme demandée pour sauver son système bancaire. Certes, mais les demandes de l'île en fonction de son propre produit intérieur brut étaient loin d'être epsiloniques et le refus de l'octroi de fonds mettrait en péril le système bancaire chypriote d'une part mais également européen d'autre part – interdépendance quand tu nous tiens - Bien que les négociations n'aient pas été simples, les solutions trouvées ont réussis à suivre – pour changer – la complexité tant admirée par nos bailleurs de fonds : Après avoir laissé les banques et la bourse fermée, il a été finalement décidé de laisser la Popular Bank of Cyprus – BoC - faire faillite (une des deux grandes banque de l'île) avec un nouveau rôle de bad-bank. Évidemment, les conséquences qui s'en suivent sont connus d'avance : liquidations, limitation de retrait etc. Ces mesures permettraient à Chypre de récupérer près de cinq milliards d'euros, qui s'ajouteraient aux dix milliards proposées par les bailleurs pour "frôler" la faillite. La proposition de taxer les dépôts a été rejetée la nuit du 24 au 25 mars à Bruxelles. En effet, il a été proposé de taxer tous les dépôts bancaires supérieurs à 100 000 euros au taux de 9,9 % et à 6,75 % pour le reste ce qui a provoqué, logiquement, la révolte de la population. Pour synthétiser, une nouvelle page s'est écrite concernant les péripéties européennes faisant ressurgir une fois de plus le danger d'une interdépendance très marquée mêlée à une gestion encore inadaptée.

 

Bref, ce fut l'histoire de la petite souris qui fit peur aux gros éléphants.

 

Marché des changes

 

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                                                                                                                                                              source: bourse direct

 

     Pour finir, évoquons le marché des changes. L'euro rôde autour des 1,277 $ , une tendance baissière si l'on raisonne mensuellement – 1,31 $ début mars – Il faut dire que la stabilisation et le calme actuel sur le marché pourraient être liés au suspens en Italie où l'on traîne encore des pieds à former un gouvernement. Bien que le phénomène " crise de l'euro-zone " se soit estompé, grand nombre de petits signes successifs tels que les chiffres quasi-quotidiens publiés par des organismes de tous genre laissent à penser que l'état de la conjoncture semble lentement mais sûrement continuer à prendre le chemin de la rébellion. La question est de savoir si le fait de combattre cette dernière par l'instauration de délais, de politiques court-termistes ou encore via la taxation pourront aider à la croissance ...

Rédigé par Eco-euro

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